enquête publique et interpellations des élu.es

Le juge a tranché : bienvenue au projet le plus polluant de France !

communiqué de presse de l’association Stop Rock Wool 18 nov.-23

Lundi dernier, le juge des référés du tribunal administratif d’Amiens estime qu’il y a un doute sur la légalité de la décision de la commune de Courmelles imposant à Rockwool l’obtention d’une dérogation liée à la présence d’espèces protégées. Jeudi, les premiers engins de terrassement et de travaux débarquent sur le site….

Cette décision de justice n’est pas une bonne nouvelle bien évidemment, MAIS son impact est à relativiser très fortement car :

  • Il a été demandé à Rockwool d’apporter des éléments supplémentaires sur le cumul des effets pour l’environnement de son projet de construction d’usine avec ceux des usines et installations déjà existantes sur la zone du Plateau et alentours. Or, les éléments apportés par Rockwool sont très insuffisants. L’industriel n’a donc pas satisfait aux obligations qui lui avaient été imposées par le juge comme nous avons été très nombreux à l’indiquer à la préfecture de l’Aisne qui doit à nouveau statuer sur l’autorisation environnementale et, espérons-le, la lui retirer. Le préfet de l’Aisne a la main. C’est l’ultime occasion où il peut montrer son impartialité.
  • Il existe d’autres recours judiciaires qui doivent être tranchés par les juges, notamment la Cour d’appel de Douai (Courmelles interjette en appel le jugement du 8 décembre 22) ou sur la contestation de six communes contre le permis de construire délivré par le maire-adjoint de Courmelles, ou sur la déclaration d’utilité publique pour la ligne électrique RTE.

Dans ces conditions, Rockwool serait bien avisé d’arrêter ces travaux avant que toutes es décisions définitives soient rendues. Le combat juridique continuera jusqu’en cassation si nécessaire.

Au-delà des aspects juridiques, il demeure bien d’autres difficultés liées à ce projet, à commencer par son impact catastrophique sur la santé publique. Comment accepter que Rockwool sature l’air de la cuvette soissonnaise avec des rejets d’ammoniac, de phénol, de formaldéhydes, avec l’émission de 80 000 tonnes de CO² par an ? Plus de 130 médecins ont fait part de leur très grande préoccupation. On peut penser qu’ils sont compétents en la matière.

Il faut être hypnotisé par Rockwool pour accepter par ailleurs une augmentation de la consommation électrique de notre territoire de près de 75% ou un prélèvement de 15% à 30% des ressources en eau pour le seul usage de l’industriel.

Que penser aussi de ces cheminées de 47 mètres qui n’auront rien à envier aux éoliennes si décriées ici car abîmant notre patrimoine ? Bienvenue à Soissons, Ville d’Art et d’Histoire !

On nous promet des emplois, plein d’emplois, sans admettre que l’on peut en créer bien davantage en polluant bien moins. Près de  soixante-dix agriculteurs, petits et gros, nous disent que des alternatives existent au service de la transition écologique. Pourquoi ne pas leur faire confiance ? Si toutes les énergies s’étaient mobilisées en la faveur de ces produits, avec l’appui plus actif des chambres consulaires, on n’en serait pas là.

C’est à croire enfin que des milliers de Soissonnaises et de Soissonnais ne se sont pas mobilisés dans la rue pour dire NON À ROCKWOOL. Du jamais vu à Soissons. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !

On aurait déjà oublié également les 549 contributions à l’enquête publique ? Et les 18 700 signataires d’une pétition ?

Si toutes ces personnes devaient continuer à ne pas être entendues alors oui, il y aurait définitivement « quelque chose de pourri au royaume du Danemark » (Shakespeare).

1 réflexion au sujet de “Le juge a tranché : bienvenue au projet le plus polluant de France !”

  1. Très bon résumé du dossier Rockwool. Il serait bon de comparer ce projet aux effets dramatiques de la fabrication de Dépakine par Sanofi en Pyrénées atlantiques, sur la santé et en particulier sur les femmes enceintes. Si ce projet se faisait on aurait dans qq années ce bilan sanitaire effroyable, alors il faut l’empêcher ( voir l’article du Monde d’hier sur Sanofi ) pour éviter une telle catastrophe humaine!

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