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Gaz à effet de serre : les petites omissions de Rockwool

Rockwool voit la vie en rose, mais il pourrait bientôt voir rouge lorsqu’on découvrira le pot aux roses. Car Rockwool omet beaucoup de choses en termes d’émissions de GES. Il se considère comme un « petit émetteur », alors qu’il est surtout un « petit ometteur »…

Ainsi, dans leur plan de surveillance pour leur futur site à Courmelles, Rockwool omet sa principale source de combustion, c’est-à-dire l’électricité. En effet, il se considère comme un « petit émetteur » en cachant sciemment la teneur carbone de l’électricité.

Il est intéressant de constater que, contre tout attente, la teneur carbone du nucléaire est plus importante que l’éolien (voir encadré).

Teneur carbone de l’électricité en France 

  • Nucléaire : 12 g de CO2 par kWh
  • Hydraulique : 24 g de CO2 par kWh
  • Gaz naturel : 490 g de CO2 par kWh
  • Eolien : 11 g de CO2 par kWh
  • Solaire : 41-48 g de CO2 par kWh
  • Bioénergies (biomasse) : 230 g de CO2 par kWh
  • Charbon : 820 g de CO2 par kWh

(source : https://youmatter.world/fr/co2-kwh-electricite-france-mix-electrique/)

En omettant le coefficient d’énergie primaire de l’électricité, l’installation remplit les critères correspondant à une installation à faible niveau d’émission, ce qui permet à Rockwool de mettre en place un plan de surveillance simplifié. L’exploitant peut présenter un plan de surveillance simplifié pour une installation dans laquelle aucune activité émettant du protoxyde d’azote n’est menée, lorsqu’il peut être établi que :

  • les émissions annuelles moyennes vérifiées de l’installation au cours de la période d’échanges précédente étaient inférieures à 25 000 tonnes CO2(e) par an, ou
  • dans le cas où les émissions vérifiées ne sont pas disponibles ou ne sont pas pertinentes, sur la base d’une estimation prudente, les émissions au cours des cinq prochaines années seront inférieures à 25 000 tonnes CO2(e) par an.

Evidemment, Rockwool donne une valeur inférieure à 25 000 tonnes CO2 par an, à savoir 22 284 tonnes CO2, ce qui lui permet de présenter un plan de surveillance simplifié et, par ailleurs, de récolter une subvention importante de 10 millions d’euro dans le cadre du plan de relance de la France qui sert à « décarboner l’industrie ». En réalité, Rockwool émettra 50 500 tonnes de CO2 par an lorsqu’on prend en compte la teneur carbone de sa principale source d’énergie : l’électricité.

Le site émettra 22 284 tonnes/an auxquelles s’ajoute la teneur carbone en électricité. Avec une consommation de 192 GWhef/an en énergie finale, on obtient une énergie primaire de 442 GWhep/an, car le nouveau coefficient d’énergie primaire est de 2,3 pour l’électricité (auparavant il était de 2,5). Pour l’industrie, on doit prendre une valeur de 32 g CO2/kWh, qui passe à 63 g CO2/kWh avec la nouvelle règlementation RE2020.

22 284 t/CO2/an + 27 821  t/CO2/an = 50 105 t/CO2/an

La différence avec son site existant à Saint-Eloy-Les-Mines, qui fonctionne avec deux fours à charbon, n’est alors pas si flagrante.

Dans un bilan carbone, la consommation d’énergie de production ne représente qu’une partie. Ici nous avons ajouté les émissions intrinsèques de l’électricité mais il faut inclure toutes les sources d’émissions de carbone : les transports des matières premières, les transports de distribution, les transports des employés, l’énergie intrinsèque du matériel utilisé, le bilan carbone de la construction de l’usine, etc. Rockwool ne donne évidemment aucune information sur ces sujets. Concernant les transports liés à la production et à la distribution, le bilan pèsera lourd car les matières premières ne sont pas locales. Si les camions arrivaient chargés à 25 tonnes, ceux qui distribueront ne le seront qu’à 10 à cause de la faible densité du matériau isolant, ce qui induit qu’il y aura plus de trajets de camions pour la distribution. Avec des distances moyennes de 500 km entre les carrières et l’usine et environ 18 trajets par jour, les émissions de carbone des transports de production pourraient bien atteindre 190 000 T/an et la moitié pour le transport de distribution en région parisienne et Benelux.

Rockwool ne donne pas d’informations non plus sur le protoxyde d’azote, un puissant gaz à effet de serre. Pourtant, l’installation émet bien des oxydes d’azote. Le problème est qu’il ne précise pas le type d’oxydes d’azote.

Il y a définitivement anguille sous roche …

2 réflexions au sujet de “Gaz à effet de serre : les petites omissions de Rockwool”

  1. Désolé de revenir à la charge, ça ressemble à du trolling mais cet article est truffé d’erreurs. Je ne doute pas que vous apporterez les corrections nécessaires à la bonne information sur ce sujet.
    Les 27821 tonnes de CO2 que vous évoquez pour l’électricité n’ont pas de sens. Lorsque l’on parle de 63g de CO2/kWh il s’agit de la quantité moyenne de CO2 émise pour produire 1 kWh d’énergie finale fournie au compteur. En multipliant par 192 GWh on arrive à 12096 tonnes de CO2. C’est le bon chiffre.
    Vous multipliez ensuite par le coefficient d’énergie primaire de 2,3 pour arriver à 27821 tonnes. Cela n’a pas lieu d’être. Les 63 g/kWh ne sont pas une estimation pour l’énergie primaire. Le coefficient d’énergie primaire n’a rien à voir là-dedans.

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    1. Rockwool a donné sa consommation en énergie finale. Le coefficient de 2,3 permet de savoir combien d’énergie doit être produite par les
      centrales électriques françaises en énergie primaire afin de fournir cette énergie finale. Ainsi, on prend également en compte les déperditions
      d’énergie en cours de route. L’électricité ne sera pas produite à proximité du site de Rockwool à moins d’installer une cinquantaines d’éoliennes sur le Plateau ! Le calcul que nous effectuons paraît donc tout à fait juste. Les émissions directes de CO2 seront néfastes pour l’environnement et pour les habitants proches mais les émissions indirectes le seront tout autant pour l’environnement au sens large et le climat.

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